Scène
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Cette renaissance voit sa tête choir en 1453,
ayant heureusement laissé nombre de ses pensées voguer vers les rivages de
l’Italie. On laisse filtrer des alentours du bastion byzantin des flots de
terres ottomanes, peu à peu les feuilles d’un idéal antique se détachent d’un
empire déjà partagé pour aller revivre d’une greffe nouvelle : ainsi, de
1456 à 1669, tombent Athènes, Rhodes, Chypre et la Crète, passant d’une
puissance, l’Occident, à l’autre, l’Orient ; les Grecs offraient aux deux la
même valeur. D’église à mosquée, le Parthénon, alors très bien conservé puisqu’il
ne sera gravement endommagé que vers la fin du « Grand Siècle », voit
darder un minaret. Mais contrairement à l’opinion forgée par le Romantisme, une
relative autonomie va être laissée aux conquis, en-deçà du maintien de l’ordre.
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Scène 2
En 1453 les Ottomans ont conquis leur capitale,
et peu à peu s’organisent provinces et rapports entre les nouveaux venus et les
indigènes, — la Grèce est conduite en Roumélie. L’histoire révèle encore son amarre
au quai de l’idéologie, puisque la connaissance d’un fait peu éloigné du moment
et de la situation de son énonciation reste tributaire de ceux-ci et des
influences que le passé sait avoir sur nos aujourd’huis. Il faut alors bien
dire que la langue grecque, si ce ne fut le peuple, resta, à la fois par
l’église et l’indulgence ottomane, la mieux maintenue ; il faut encore
savoir que de nombreux grecs allaient entrer dans une ère de prospérité,
commerçant avec l’Occident depuis le Phanar ; qu’il fut des confiscations de
terres et l’écrasement de révoltes ; que l’esprit peut-être a été en somme
mieux préservé que celui qu’un lointain ailleurs viendra, au seuil de la dispersion,
abolir.
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Globalement en paix, au XVIIe siècle, avec les
grandes puissances européennes, l’Empire reste néanmoins un rival de Venise,
qui possède de nombreux relais commerciaux en mer Egée. Parmi eux se trouvait
Candie, l’actuelle Crète tirée du nom de sa capitale, la ville d’Héraklion, qui
soutiendra un siège long de vingt ans. A l’issue de celui-ci, en 1669, ne
demeureront vénitiennes que l’îlot Spinalonga (ci-contre), Gramvoussa et Souda,
l’actuel port de La Canée.